Les gros annonceurs et les grandes agences de publicité commencent tout juste à prendre conscience (États généraux de la communication le 27 novembre dernier) des conséquences environnementales de la promotion, depuis 60 ans, de la société de consommation : épuisement des matières premières, disparition de la biodiversité, pollutions, réchauffement climatique.
Les ONG, les réglementations et les consommateur·ices engagé·es vont régulièrement se rappeler aux bons souvenirs des communicant·es si ces dernier·ères ne s’engagent pas dans une mutation profonde et rapide de leurs métiers, de leurs visions, de leurs pratiques et de leurs messages.
Or s’il y a bien un domaine dans lequel la communication peut se rendre utile et rattraper des décennies d’aveuglement sur la réalité des dégâts écologiques provoqués, notamment, par le consumérisme, c'est certainement l’économie circulaire.
Celle-ci se définit par le fait de réduire l’extraction et l’utilisation de matières pour la production des produits, de réutiliser au maximum ces produits en évitant d’en acheter de nouveaux et, à défaut de réutilisation possible, de recycler les déchets pour récupérer les matières.
Moins produire, moins consommer, moins jeter, moins rechercher les nouveautés : a priori une hérésie pour un·e communicant·e classique, biberonné·e à la culture du marketing qui pousse à vendre toujours plus !
Or l'avènement d’une société reposant sur les principes de l’économie circulaire permettant de préserver les ressources et réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en créant des emplois pérennes et non délocalisables, ne se fera qu’avec une communication arrimée aux enjeux écologiques du XXIème siècle et consciente de ses responsabilités.
À toutes les étapes du cycle de vie durable d’un produit, la communication s’avère indispensable :
- des marques ont besoin de faire savoir que leurs produits sont éco-conçus et recyclables
- les labels environnementaux doivent être mieux compris et connus ;
- des associations, des structures d’insertion et des institutions s’emploient à inciter les citoyen·nes à moins consommer, à faire réparer ou à donner leurs objets ;
- les collectivités territoriales et les éco-organismes ont pour mission d’augmenter les taux de collecte, de tri et de recyclage auprès des particuliers et des entreprises ;
- la société civile a besoin de se faire entendre pour influencer les acteurs économiques et les contraindre à changer leurs pratiques et produire moins et mieux.
Réduire, réutiliser, recycler nécessitent d’avoir recours à tous les registres de la communication : informer, convaincre et faire changer les comportements.
En accompagnant le développement de l’économie circulaire, la filière communication sera donc pleinement utile, offrira une finalité et du sens à ses professionnel·les et mettra sa créativité au service de sujets enthousiasmants pour l’avenir.
Sans attendre 2020 pour prendre sa part, l’agence RUP s’est créée en 2006 pour mettre les méthodes de la communication et de l’influence au service des acteurs de la transformation écologique et sociale. Nous avons ainsi accompagné plus de 150 structures dont plusieurs se consacrent au développement de l’économie circulaire.
Récemment, nous avons été passionnés par ces missions détaillées ici :
- l’organisation d’un colloque sur le recyclage dans le secteur du bâtiment pour la plateforme Démoclès pilotée par ecosystem ;
- la conception de l’événement des 20 ans de Screlec ;
- l’animation d’ateliers en co-construction pour faire dialoguer les acteurs de l’économie circulaire et les parties prenantes des éco-organismes Ecologic, Screlec et Valdelia ;
- l’élaboration de la stratégie de communication d’Ecologic, et l’accompagnement d’une partie de sa communication en 2020 ;
- le lancement d’une campagne pour le projet ïkos afin de créer, dans la métropole bordelaise, le plus grand site en Europe d’activités de réemploi solidaire et de vente de produits réparés et réutilisés ;
- la création du label Haie pour valoriser le bois des haies et des bocages (20 % du bois en France) ;
- les relations presse de Citiz pour faire mieux connaître l’auto-partage ;
- la création d’une campagne de sensibilisation au réemploi solidaire et de notoriété pour le Réseau national des ressourceries, en partenariat avec l’Ademe.
